Handicap & Insertion professionnelle

Luis Grilo, 43 ans. Il travaille depuis 21 ans à l’ESAT et depuis le début à la boutique de vélo. Il a connu l’évolution de la boutique qui avant 2014 était situé près du métro Charonne. Avec l’activité grandissante, la boutique a déménagé boulevard Richard Lenoir dans des locaux plus grands.

Luis est atteint d’une hémiplégie du côté gauche depuis sa naissance. A la boutique, il s’occupe des petites réparations qui peuvent demander de la dextérité. Les clients peuvent être étonnés quand ils le voient faire une réparation. Il a envie de montrer que l’on peut se débrouiller avec une seule main et être tout aussi professionnel.

Luis remplace un câble de frein sur un vélo dans l’atelier de l’arrière boutique. Il aime montrer qu’il sait réaliser des tâches difficiles et impressionner les clients. Les difficultés le motive à se dépasser.

La boutique comprend un espace de vente d’accessoires et de vélos neufs, deux ateliers de réparation dont un visible est par les clients. Etre en contact direct avec la clientèle permet de montrer que leur handicap n’est pas un frein dans leur travail.

Kevin, 34 ans, est atteint de schizophrénie. Il a eu une licence en ressource humaine et à travailler pour de grandes entreprises. Mais son handicap lui posait de nombreuses difficultés dans le milieu ordinaire. Il travaille à la boutique depuis presque 3 ans et à l’ESAT de Paris comme manutentionnaire ou gestionnaire des stocks. A la boutique de vélos, il s’occupe de petites réparations telles que les crevaisons, les pédaliers, câblerie ou encore les chaînes de vélos.

Kevin se concentre pour remettre la roue sur un vélo en réparation. Travailler dans un univers adapté à son handicap lui permet de se concentrer sur ses tâches. La particularité d’un travail en ESAT permet de ne pas être confronté au stress de certaines tâches ou généré par le contact avec certains clients. Les Moniteurs-encadreurs prennent la relève quand le stress est trop difficile à gérer pour lui.

Olivier et Cédric (à gauche) encadrent les tâches des usagers. Quatre moniteurs-encadreurs sont présents pour se partager les activités entre l’atelier et la boutique. La boutique doit être une activité rentable. Les bénéfices sont réinjectés dans l’achat de matériel pédagogique pour soutenir les formations destinées aux usagers.

Heloïse, aide-monitrice à mi-temps à la boutique, conseille Abdallah sur une réparation d’un vélo. Un des objectifs de la boutique est de proposer un projet personnalisé pour chaque usager et les accompagner dans leur souhait de travailler en milieu ordinaire.

Jean Louis, 39 ans, travaille depuis 6 ans à la boutique. Il est atteint d’une hémiplégie cérébrale infantile qui le paralyse sur la droite de son corps. Il s’occupe essentiellement de la relation avec les clients: prise en charge des vélos, rendez-vous par téléphone et physiquement, saisi des commandes et rangements, mais aussi de la vente d’accessoires et parfois de vélos neufs.

Jean Louis discute avec un client à propos des réparations à faire. Il aime être au contact avec eux et ne ressent pas de regards particuliers sur son handicap. Entre la boutique et le restaurant où il encaisse les clients, il sait que les gens le connaissent.

Jean Louis conseille un client sur des accessoires.

L’usine de blanchisserie est une des 28 usines adaptées de l’ANRH.

Elle a pour principal client Air France et s’occupe du linge plat et couverture pour la compagnie aérienne Air France. Deux équipes de jour et une équipe de nuit font fonctionner l’usine 24 heurs sur 24 .

Khamais Baraket travaille a l’usine depuis 6 ans. Atteint de problème de vision, il ne peut pas voir à plus de 90°. Il s’occupe d’envoyer les couvertures dans le tunnel de lavage, une fois avoir été triées. Avant, il travaillait dans le domaine de la manutention mais cela n’était pas adapté à son handicap. Ici, c’est comme si il etait dans une entreprise normale mais prenant en compte sa particularité.

Charriots de couvertures rangées par couleur avant d’être envoyées dans le tunnel de lavage de l’usine.

Michel est sourd et muet, il décharge les sacs de linge sale qui arrivent par camion. Il travaille sur plusieurs postes de l’usine, notamment à la finition après que les couvertures aient été lavées et séchées. L’usine incite à la polyvalence des employés afin de développer leurs compétences, favoriser la souplesse et casser la monotonie.

Les sacs arrivent scellés. Les règles de sûreté aérienne sont strictes et une formation spécifique est nécessaire. Sept camions font l’aller retour chaque jour entre la blanchisserie et Air France qui représente le plus gros volume pour l’usine. Les couleurs des sacs permettent de démarquer les 3 gammes de la compagnie.

Michel débloque un sac vide coincé au poste de tri. Sa surdité ne l’empêche pas de travailler dans des conditions de travail rythmées et soutenues. Les chefs d’équipes sont formés à leur problématique pour adapter le travail en fonction de leur handicap.

Lamine Badji, 66 ans s’occupe du tri des couvertures qui arrivent dans des sacs scellés. Suite à de nombreux problèmes physiques liés à son ancienne activité dans le bâtiment, il a obtenu le statut de travailleur handicapé et a pu intégrer l’usine dès son ouverture en 2009.

Il sera à la retraite en aout 2019.

Lamine trie les couvertures par couleur avant d’être envoyées au poste de lavage.

2/3 des emplois sont salariés en CDI. Ceux qui sont en CDD, attendent leur statut de travailleur handicapé avant de pouvoir

prétendre au CDI.

Camara, 25 ans est atteint de surdité depuis sa naissance. Il a obtenu son CDI en 2018 après 4 années en CDD. Il s’occupe de plusieurs postes dans l’usine, notamment le chargement et déchargement des camions ainsi que le contrôle de la sureté des sacs avec le linge propre avant d’être renvoyé à la compagnie.

Camara, 25 ans est atteint de surdité depuis sa naissance. Il a obtenu son CDI en 2018 après 4 années en CDD. Il s’occupe de plusieurs postes dans l’usine, notamment le chargement et déchargement des camions ainsi que le contrôle de la sureté des sacs avec le linge propre avant d’être renvoyé à la compagnie.

Camara range les chariots dans la zone de sureté de l’usine. L’entreprise vise la rentabilité avec l’objectif de garder de l’emploi là où il y a de la valeur ajoutée. Dans la zone de sûreté de l’usine, les couvertures seront triées et rangées dans des sacs puis scellés avant d’être renvoyées par camion. Ce poste nécessite un accès réglementé et une formation spécifique pour répondre à la forte demande de qualité d’ Air France notamment dans la finition.

Singama regarde le planning de la journée. L’entreprise emploie des personnes de 24 nationalités différentes dont 2/3 d’hommes pour 1/3 de femmes.

Une cheffe d’équipe encadre le poste de nettoyage du poste de nettoyage des vêtements professionnels qui fait travailler une dizaine de personnes. Contrairement aux ESAT, les établissements adaptés ne necéssitent pas deux ou trois encadreurs par personne en situation de handicap.

Noura, 33 ans, s’occupe de l’entretien des vêtements de travail. Elle travaille depuis 3 ans dans la blanchisserie. Elle a des problèmes d’audition qui l’empêche de percevoir certains sons. Elle doit lire sur les lèvres de ses interlocuteurs pour les comprendre. Ce handicap était un réel problème dans ses anciennes activités, mais, ici, les encadreurs prennent en compte ses difficultés.

Mais même si le travail est difficile, elle ne changerait pas d’emploi car ici elle connait bien les gens ici.

Elisabeth Nkembi, 60 ans, a commencé a travaillé en CDD en 2013. Elle attend la reconnaissance de son statut de travailleurs handicapés pour postuler à un CDI. Elle souffre de douleur de dos chronique qui l’empêche de travailler correctement.Travailler avec d’autre personnes qui ont des handicaps plus ou moins graves qu’elle, l’incite a être solidaire à l’usine mais aussi en dehors. Ici, les personnes handicapés de naissance ou suite à une difficulté de la vie se côtoient sans problèmes. Le travail à l’usine forme un sentiment d’équipe.

La partie Finition et contrôle qualité est un des postes les plus importants car il demande de contrôler la qualité du pliage des couvertures mais aussi de la qualité du lavage. Mohamed, Kader et Abdallah contrôlent les couvertures sur trois chaines de postes différentes.

Kader, d’origine algérienne, est handicapé du genou depuis sa naissance. Il contrôle les couvertures une fois pliées et avant d’être emballées. Il travaille à l’usine depuis 4 ans après avoir fait de nombreux petits travaux dans les marchés.

Il cherchait à intégrer une entreprise adaptée à son handicap pour avoir une certaine sécurité de l’emploi. La question du handicap ne se pose même pas. « On est comme un famille, ici »

Abdallah, 48 ans, travaille à l’usine depuis l’ouverture de l’usine, il y a 10 ans. Il est atteint du maladie de la hanche depuis sa naissance. Au début, il n’y avait qu’une dizaine d’employés en situation de handicap. L’usine a beaucoup évolué en 10 ans. Pour lui, la souplesse de travail en fonction de son handicap permet d’avoir une bonne ambiance dans l’usine. Travailler dans de bonnes conditions, le valorise et l’incite à prendre sa tâche à coeur et à être professionnel à son poste qui demande une certaine rigueur et rapidité.

Gérard est d’origine indienne. Il est sourd et muet et travaille sur des postes polyvalents.

Il range les serviettes qui seront renvoyées au lavage ou mise de côtés en raison de leur mauvaise qualité.

Les employés de l’usine participent à un cours de langage des signes après la fin de la tournée de l’équipe de jour. L’entreprise propose des formations adaptées aux besoins de leurs employés pour faciliter la communication avec les personnes sourdes et muettes.

Une femme fait une petite sieste pendant la pose de 10mm de l’après-midi.

Laëtitia, 32 ans, est opératrice de production. Elle peut être à des postes différents mais qui lui permettent d’être correctement assise en raison de ses problèmes de dos. Elle travaille à l’usine depuis 2010

Une employée de l’usine, range les charriots dans la zone de sureté de l’usine. Une fois triées puis rangées dans des sacs scellés, les couvertures repartiront directement à l’aéroport par camion.

Dans le poste de la zone de sureté, dernier poste avant la réexpédition, des employés récupèrent les couvertures emballées et les rangent par couleur dans des sacs Air France spécifiques avant d’être scellés.

Gil, 30 ans, travaille dans les cuisines du restaurant.

Il prépare les plats avec le chef. Le restaurant a ouvert en octobre 2018 et propose un service de qualité aux clients. La cuisine ouverte permet aux moniteurs de garder un œil sur les travailleurs, mais aussi d’apercevoir la salle pour voir les clients.

Aymane, 19 ans, est atteint d’un handicap lié à la concentration. Il est facilement contrarié émotionnellement et agit de manière plus lente que des personnes normales. Avant, il travaillait dans le domaine de la patisserie mais il a été obligé d’arreter car il était trop lent. Travailler dans le restaurant lui permet de traiter son handicap. Il souhaite évoluer dans le domaine des métiers de la restauration et peut être ouvrir un jour son propre restaurant.

Evelyne, 26 ans, atteint de trisaumie 21, sert les plats aux clients pendant le service de midi.

Pascal, 57 ans, amène un plat aux clients du restaurant, pendant le service de midi. Les clients annoncent leurs commandes au comptoir puis les plats seront servis directement à table. Cela permet d’employer des personnes qui ne savent pas lire.

Caroline prépare les cafés et boissons derrière le comptoir du restaurant avant d’être servi par l’équipe en salle. Le restaurant emploie une douzaine de personnes en situation de handicap mentale ou physique.

Aymane et Pascal discutent avec la cheffe de salle pour bien préparer la suite du service de midi.