Carte-world.jpg

Terres Brulées

Série photographique sur l’industrie des phosphates, au coeur d’un modèle agricole mondialisé et transfrontalier, et son impact sur l’environnement et les populations.

Série en cours 2016-2021

 

De la Tunisie jusqu’en Europe, le phosphate emprunte un circuit identique depuis plus de 100 ans. Cette ressource naturelle, pilier de notre modèle agricole, est utilisée comme engrais pour optimiser le rendement des terres françaises et européennes. De son extraction à son utilisation, en passant par sa transformation, l’industrie du phosphate provoque des dégâts considérables sur l’environnement et sur la santé des populations.

Situé dans le sud de la Tunisie, Gabès est un écosystème unique, seul oasis côtier en Méditerranée. Depuis le début des années 1970, l’oasis abrite un site industriel de transformation du phosphate en produits chimiques qui est exporté à 90 % sur le marché agricole européen .

Son exploitation, depuis le bassin minier de Gafsa, et sa transformation provoquent une pollution industrielle ayant un impact sur l’environnement. Le rejet des résidus des produits chimiques dans l’oasis et la mer fragilise l’écosystème du golfe de Gabès. Les populations locales souffrent de maladies chroniques telles que l’asthme et pathologies respiratoires mais aussi de cancers ou encore de malformations génétiques liés à la pollution atmosphérique des usines. Les agriculteurs voient leurs récoltes détruites par les pluies acides régulières et les pêcheurs abandonnent leur métier faute de poissons.

Au bout de son voyage, le phosphate, utilisé à grande échelle dans l’agriculture intensive, créé un phénomène d’eutrophisation provoquant l’appauvrissement des sols, polluant les rivières et générant la prolifération de nouveaux phénomènes tels que les marées d’algues vertes.

 

Ce phénomène, que l’on peut voir en Bretagne, est dû à ces algues qui se nourrissent de nitrate et de phosphore issu des engrais utilisés dans l’épandage des terres agricoles, envahissant les plages pendant les périodes estivales. Leur décomposition provoquant une concentration de gaz qui, à haute dose, peut être mortel. 

De nombreuses associations, médecins et activistes tentent de sensibiliser les pouvoirs publics à ce phénomène alarmant.

◊◊◊

Cette série photographique nous amène sur la route d’un minerai au coeur de l’agriculture moderne et de l’économie mondialisée, en documentant les différentes étapes de son extraction, transformation et utilisation dans notre agriculture contemporaine.

D’un bout à l’autre de la filière, « Terres Brulées » pose une réflexion sur l’impact de cette industrie dans nos sociétés et notre environnement.  Ce travail, construit autour du portrait et du paysage, dénonce à la fois les conséquences sur l’environnement et les populations tout en posant un regard sur les initiatives locales qui tentent de trouver des alternatives à cette problématique.