LA DERNIERE DANSE

Sur les traces de l’héritage spirituel des communautés noires du Maghreb

TRAILER, Stambeli Dernière danse des Esprits l 3 x 11 mn l 2023

PROJET LA DERNIÈRE DANSE

  • Exposition Photographique

  • Installation visuelle et sonore

  • Mini Série Documentaire Stambeli, dernière dans des esprit

Le Stambeli est un culte de possession, qui prend sa source en Afrique subsaharienne. Il s’est répandu en Tunisie et en Afrique du Nord avec les populations amenées en esclavage pendant la traite orientale. A l’instar des Gnawa du Maroc et du Diwan algérien, ce rituel est pratiqué par les communautés noires de Tunisie. Mélange entre le culte bori de la culture Haoussa et le culte populaire des saints musulmans, le stambali est devenu une tradition dans la Tunisie contemporaine.  Les chansons et rites de la confrérie du stambali racontent l’histoire de l’esclavage et de la déportation de populations d’Afrique subsaharienne par les marchands arabes vers le Maghreb. Ils témoignent à la fois de leurs pratiques mystico-religieuses, indissociables de la traite orientale, et  de la richesse de ce patrimoine immatériel. 

Le Bou Saadiya, personnage folklorique, mi-sorcier, mi-saltimbanque, y apparait, tel un vieux souvenir de ce traumatisme collectif qui se perd dans les noubas (répertoire musical) du stambeli. Personnage mythique du folklore tunisien, il symbolise le déracinement des personnes ayant vécu l’esclavage, arraché à leur terre et à la recherche de leur identité.

Même si les pratiques ont évolué de manière nuancée selon les pays, ces musiciens puisent leur origine commune dans une affiliation symbolique à Sidi Bilal, premier muezzin de l’Islam et premier esclave noir affranchi par le prophète Mahomet. Leur intégration au monde arabe a pu se faire en se mêlant aux pratiques et croyances de l’Islam populaire.  Ce culte, entremêlant musique et danses, invoque les esprits africains, djins et saints musulmans par un phénomène de possession ritualisé où les adeptes offrent leur corps aux divinités dans une transe expiatoire. La musique joue, ici, le rôle d’une mise en ordre du monde. 

Riadh est l'un des derniers initié de Tunisie qui pratique ce rituel auprès d’un public encore présent. Mais aujourd’hui, Riadh est inquiet. Le stambeli vit peut-être ses derniers jours. La plupart des officiants sont décédés et le rituel, à la fois culte et patrimoine immatériel, peine à trouver sa place dans une société en profonde mutation. 

Riadh nous invite dans cet univers intime, entremêlé de musiques, de danses, d'odeurs et de couleurs, avant d'entamer sa « dernière danse » aux sources du stambeli et des derniers initiés de ce culte, de la Tunisie jusqu’au Niger.

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Série photographique Partie 1

La Dernière Danse, au cœur du rituel Stambeli de Tunisie (extrait)

Une religion entre deux cultures qui raconte l’histoire de la traite orientale.

Le stambali raconte l’histoire méconnue de l’esclavage et de l’asservissement en Tunisie et en Afrique du Nord. A la fois musique et culte thérapeutique, ce rituel a été emmené par les esclaves et autres migrants subsahariens. On le retrouve principalement dans la ville de Tunis, ainsi que dans le sud tunisien dans la région de Tozeur, sous une forme plus brute appelée Banga.

Sa force et sa vivacité s’incarne dans une forme de religion syncrétique. Dans le stambali, on vénère les esprits noirs de l’Afrique aux côtés des saints musulmans célébré dans l’Islam populaire. Aujourd’hui, il fait partie de la culture tunisienne et de nombreux adeptes, guérisseurs ou musiciens peuvent être tunisiens non issus de la communauté noire. Le mythe dit qu’un Arifa blanc serait né de l’union d’un esprit et d’une femme.

Ce culte démontre comment les traditions culturelles des communautés noires ont su créer un espace d’inclusion dans lequel elles convergent avec les traditions religieuses nord africaines sur un plan spirituel. Le stambali évoque les liens qui existent entre ces deux Afriques. 

Riadh Ezzawech est un des derniers Arifa de Tunisie, prêtre officiant et personnage central, qui pratique ce rituel auprès d’un public encore présent. Arifa est un mot arabe qui signifie « celle qui détient le savoir ». Le terme est utilisé au féminin, même pour les hommes. Le stambali est un culte où la femme est centrale et la mixité est l’un des caractères  propres à la Tunisie. Considérée comme la prêtresse du culte, l’Arifa a le pouvoir de communiquer avec les génies. Elle occupe le plus haut rang parmi les initiés. C'est elle que les patients vont consulter en premier pour qu'elle leur révèle l'origine surnaturelle de leur maladie. Au cours des cérémonies, elle incarne les divinités pour prédire l'avenir des fidèles.

Riadh n’est pas issu de la communauté du Stambali. Après être tombé gravement malade à son adolescence, il a été pris en charge par les Arifa de Sidi Ali Lasmar. Seules celles-ci ont su détecter que sa maladie était une épreuve et un signe de sélection par les esprits. Initié aux secrets du stambali, il devint alors un pont entre le monde des esprits et le monde des humains. Il a depuis consacré sa vie à ce culte. 

Il est le gardien de la dernière des quatre maisons dédiées aux pratiques du culte dans la ville de Tunis. C’est au cœur de cette petite maison traditionnelle de la médina de Tunis que repose le Saint Sidi Ali Lasmar, ancien esclave devenu personnage sacré de la communauté noire tunisienne.

La vocation de ce rite de possession est avant tout thérapeutique : il doit aider à vivre. C’est au travers de son corps et par l’intermédiaire de ses pouvoirs que les esprits parlent aux humains pour leur apporter bienfaits et bénédiction. Ces personnages légendaires, ancêtres mythifiés, ainsi que les saints musulmans, accompagnent les hommes et les femmes dans leur vie quotidienne que le stambali fait revivre le temps d'un rituel.

Menacer de disparition, le travail d’Augustin Le Gall nous plonge dans l’univers des communautés noires et de ce patrimoine qui fait la richesse de la Tunisie.

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Série photographique Partie 2

Arifa, petites histoires du monde invisible

“Je suis Ma Gagia, je suis Baba Kouri, je suis Sidi Abdelkader. Arifa est mon fardeau, Arifa est ma chaîne qui me lie au Grand Monde. Arifa est ma liberté d’exister sur ce pont qui relie le monde des humains à celui des esprits.”                     

Arifa est le nom de ce personnage central du culte Stambali. 

Ce rituel, qui prend sa source dans l’Afrique Sub-saharienne, s’est répandu dans le Maghreb avec la traite orientale. Mélange entre le rituel Vaudou du grand Soudan et le culte des saints dans l’Islam populaire, le stambali est devenu une tradition dans la Tunisie contemporaine. 

Aujourd’hui, Riadh Ezzawech est un des derniers Arifa de Tunisie qui pratique ce rituel traditionnel auprès d’un public encore présent. C’est au travers de son corps et par l’intermédiaire de ses pouvoirs que les esprits parlent aux humains.

Riadh représente une vingtaine d’esprits différents que chaque adepte vient solliciter au cours de cérémonies privées ou publiques. Et bénéficier, ainsi, de leurs faveurs.

Face aux décès des anciens et anciennes, confronté aux désillusions du monde contemporain et à la désacralisation, ce rituel disparait petit à petit. 

Croire, c’est s’investir et s’engager dans une compréhension du monde et la transmettre. Si plus personne ne croit [aux esprits], plus personne ne transmettra leur histoire, et ils disparaîtront.” (Joan Fontcuberta, sur sa série sur les Mazzeri, personnages légendaires de Corse. 2002)

Cette série est une manière de rappeler aux Hommes leur présence pour ne pas que l’oubli les tue.

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Série photographique Partie 3

Looking For Saadiya

                                                           

 

Tunis avait son souk aux esclaves, dont l’activité journalière était extrêmement importante. Les descendants d’esclaves d’origine africaine, avait conservé de leurs lointaines contrées des danses et des musiques pratiquées par un mystérieux personnage : le Bou Saadiya.

Personnage mythique du folklore populaire tunisien, danseur et musicien de rues, mi-saltimbanque mi-sorcier, il évoque par sa gestuelle et sa musique les danses populaires d’Afrique sub-saharienne.

Littéralemen,t Bou Saadiya signifie, le « père de Saadiya ».

L’histoire, répandu dans le culte Stambali,  raconte que le Bou Saadiya, représente un père dont la fille, Saadiya, aurait été enlevée et vendue comme esclave par les esclavagistes arabes.   Parti de son village situé dans l’ancien empire du grand Soudan, il voyagea jusqu’au Maghreb, errant  de rues en rues, de places en places, de villages en villages dans l’espoir de découvrir sa fille parmi les jeunes spectateurs.

Amusant les adultes et terrorisant les enfants, il participait à l’animation des rues et des marchés en effectuant sa représentation seul au milieu de la foule rassemblée sur une place publique ou au milieu d’un souk. Aujourd’hui presque disparu, même si on le voit encore parfois en Algérie, en Tunisie et au Maroc.

 
 

Dossier de l'exposition

L’exposition se décline en plusieurs formats. Chaque partie peut être présentée seule ou les trois parties peuvent être scénarisée ensemble.

Une installation sonore peut être diffusée sous forme de projection ou en podcast audio libre.

Exposition en 3 parties:

• La dernière danse

• Arifa, petites histoires du monde invisible

• Looking for Saadiya

Fiche Technique:

  • La dernière danse, 2 formats d’exposition :

    • Grand Format - Galeries et institutions artistiques. 35 images au format 30x45 cm, 60x40 cm, 50x75 cm et 2 images en paper wall (3x2m).

    • Petit Format - 25 à 28 photographies. Formats 70x70xm 60x50 xm , 60x40cm, 30x45 cm et 20x30cm.

    • Podcast - Installation multimédia 7m24s. soit en projection, soit en réalité augmentée, soit en immersion sonore.

    • Trois textes (introduction + chapitres) et légendes.

  • Arifa, petites histoires du monde invisible :

    • 14 photographies, format carré (70x70cm ou 50x50 cm), noir et blanc. Encadrées sans vitres. Type galerie.

  • Looking for Saadiya

    • 8 photographies : 50x75 cm ( x4 ) et 30x45cm ( x4 ). Encadrées type galerie.

 

INSTALLATIONS ET EXPOSITIONS

EXPOSITIONS

2021 - Looking For Saadiya. Institut Français de Tunisie.

2019 - La Granges aux Belles. Paris, 10ème arrondissement

2018 - Voix et musique du monde arabe. Philharmonie de Paris. Commissariat Véronique Rieffel

2018 - Kharja des Stambali. Centre culturel Tahar Haddad, médina de Tunis.

2018 - Kerkennah#1, Festival International de photographie et Art visuel. Lieux de nul part

2018 - Galerie Ghaya. Sidi Bou Saïd. Tunisie

2017. Festivals Dungas. Institut national du Patrimoine. Tunis.

2016 - Institut Français de Tunisie. Tunis.

2015 - Exposition collective Traces…Fragments d’une Tunisie contemporaine. - Mucem. Marseille, France.

2011 - Gnawa, du sacré au profane. Cité de la musique. Marseille, France.



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INSTALLATION SONORE

7 minutes 24 secondes + sous titres français


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SERIE DOCUMENTAIRE

Stambeli, dernière danse des esprits

TRAILER

Stambeli, dernière danse des esprits (3x10min, France/Tunisie 2023)

Un film de Augustin Le Gall et Théophile Pillault

D'après une idée originale de Augustin Le Gall Produit par PAM I Pan African Music (France) et APA : Artistes Producteurs associés (Tunisie)

Avec le soutien du CNC Talent

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